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Voici désormais en ligne, en libre accès pour nos lecteurs, l'ensemble du matériel militant utilisé depuis la rentrée de septembre 2007.

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23 novembre 2007 5 23 /11 /novembre /2007 12:18
Jouez cartes sur table, Madame la Ministre !

DSC03216.jpgAlors qu’entre 20.000 et 30.000 étudiants et lycéens ont manifesté hier dans toute la France contre la Loi Pécresse, la ministre de l’enseignement supérieur semble en complet décalage. Dans une lettre ouverte à Valérie Pécresse, les étudiants communistes lui proposent un débat public sur les enjeux de la LRU. La ministre sera-t-elle prête à jouer cartes sur table ?

Lors d’une conférence de presse organisée ce matin les jeunes et étudiants communistes ont interpelé Valérie
Pécresse sur sa volonté d’un débat transparent sur le fond de la LRU. Une interpellation matérialisée par une lettre ouverte.

La lettre envoyé à Valérie Pécresse

Paris, le mardi 20 novembre 2007,

 

Madame la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche,

 

Depuis plusieurs semaines, un mouvement étudiant grandit dans le pays. Ce mouvement porte la revendication d’abrogation de la loi sur les universités. Il témoigne des plus grandes inquiétudes des jeunes pour leur avenir. Mais au-delà de celles-ci, il démontre leur aspiration à vivre mieux, à pouvoir étudier dans de bonnes conditions et à réussir leur parcours scolaire. Nous partageons l’objectif de réformer l’enseignement supérieur pour que ces aspirations se réalisent. Mais nous divergeons clairement sur les transformations à opérer pour parvenir à cet objectif. L’Union des étudiants communistes est la seule organisation politique proprement étudiante et s’est positionnée pour l’abrogation de la loi. Si je m’adresse à vous aujourd’hui, c’est pour vous faire part de notre analyse de la situation actuelle afin de trouver, tous ensemble, les réponses aux enjeux posés par le mouvement étudiant.

 

La loi relative aux libertés et responsabilités des universités ne fait pas consensus au sein de la communauté universitaire : comment d’ailleurs une loi votée pendant l’été, sans débat dans les universités, pourrait-elle recevoir l’approbation majoritaire ? Vous n’ignorez pas que d’importants syndicats d’enseignants-chercheurs et de personnels se sont opposés dès le début à nombre de dispositions du texte. Dès l’adoption du projet de loi, des réunions de conseils d’administration ou des trois conseils ont, dans plus d’une trentaine d’universités, émis d’importantes réserves. Enfin, des assemblées générales rassemblant des milliers d’étudiants se sont, ces deux dernières semaines, prononcées dans plus de cinquante universités pour l’abrogation de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités.

 

Nombreuses sont les raisons qui mènent les étudiants à revendiquer cette abrogation. J’aimerai ici vous exposer en quoi les dispositions de la loi s’opposent selon nous au développement d’un enseignement supérieur public et démocratisé permettant la réussite de tous. En premier lieu, la possibilité pour les entreprises d’investir directement dans les universités tout en étant représentées au conseil d’administration constitue une subordination explicite des formations aux intérêts des entreprises. Ces dernières ne vont-elles pas obligatoirement demander un retour sur leur investissement ? Ensuite, dans tous les pays de l’Union européenne où ces investissements directs sont autorisés, ceux-ci se sont accompagnés d’un désengagement financier de l’État, poussant les universités à trouver les moyens financiers pour éviter la faillite, notamment à augmenter les frais d’inscriptions. Un tel désengagement de l’État français n’est-il pas confirmé par le dernier budget voté, premier depuis 15 ans à ne prévoir aucune création de poste ? Enfin, la réforme des instances universitaires réalisée par cette loi concentre tous les pouvoirs au sein d’un conseil d’administration restreint, en particulier dans les mains du président, et cela sans aucun contre-pouvoir effectif, notamment des étudiants, des enseignants-chercheurs et des personnels. N’y a-t-il pas ici un risque important de voir les acteurs de l’Université dessaisis des choix qui les concernent en premier lieu ?

 

Vous avez affirmé votre ouverture au dialogue. Je constate pourtant que vos récentes prises de positions publiques ne pourront contribuer à une issue positive du mouvement étudiant. Vous soutenez la déclaration du Premier Ministre François Fillon affirmant que ce mouvement n’a pas de sens et n’aura pas de suite. En vous positionnant ainsi, en centrant vos propos sur les modes d’actions des étudiants mobilisés plutôt que sur le fond de leurs revendications, en autorisant des fermetures administratives et en ne réagissant pas à l’intervention violente des forces de l’ordre dans certaines universités comme à Paris X - Nanterre, vous contribuez à la cristallisation des tensions au sein des universités.

 

Au-delà de nos divergences politiques, je tiens à souligner l’importance d’un véritable débat dans la situation actuelle. Il est urgent de traiter des objectifs de la loi que vous défendez et de l’avenir de l’Université. Ce débat est d’autant plus important que vos rencontres avec les syndicats n’ont pas permis de trouver une issue positive et concertée. Pour répondre aux enjeux du XXIème siècle, l’enseignement supérieur doit être transformé. Je vous propose que des questions cruciales soient débattues : quelles missions pour l’Université ? Quel type de financement pour sortir l’Université de son rang de parent pauvre du supérieur ? Comment assurer une meilleure reconnaissance des diplômes ? Comment améliorer les conditions de vie et d’études des étudiants ? Au cœur de ces questions se pose une problématique majeure : comment permettre aujourd’hui le partage des savoirs à l’échelle nationale, européenne et mondiale ?

 

Déjà dans certaines universités des discussions s’organisent autour de ces questions. Parce que les étudiants communistes souhaitent traiter des enjeux qui sont au cœur du mouvement étudiant, nous vous proposons qu’un débat public soit organisé afin que chaque citoyen puisse se forger une opinion.

 

Dans l’attente d’une réponse de votre part, veuillez agréer, Madame la ministre, l’expression de mes sentiments respectueux,

 

Igor Zamichiei Secrétaire national de l’Union des étudiants communistes


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